samedi 29 octobre 2016

Valpo

Valpo, petit nom de Valparaiso au Chili est ma première vraie escale sud américaine. Une ville bâtie sur des collines escarpées et un port sur l'océan Pacifique, mythique a l'époque des cap horniers.

Après 30 h de voyage via Los angeles et Bogota j'ai fait un passage express a Santiago la capitale, peu intéressant hormis ma rencontre avec Cédric Giraudeau qui a 26 ans a déjà sacrément bourlingué.  Il a passé 4 mois dans le secteur pour faire du snowboard sur les pentes enneigés des volcans mais aussi sur les dunes de sable, sa marque de fabrique. Ensuite il retournera cet hiver a Verbier pour rentrer un peu d'argent en faisant plusieurs petits boulots ( cuistot, serveur, déneigeur ). Rider roots, aventurier, cool, débrouillard, fêtard, il a tout compris...

A valpo je suis un peu en marge des jeunes backpackers qui viennent là surtout pour se murger tous les soirs en compagnie des étudiants locaux qui sont maîtres en la matière, puis comater le reste de la journée. Pas la peine d'aller a l'autre bout du monde pour ça, mais du coup grosse ambiance dans les rues le soir !

Restant plus ou moins sobre j'en profite avec des ballades dans la ville sans but précis. Les rues sont envahis de vendeurs de toutes sortes et de chien errants, franchement les deux me font un peu pitié. Et je dois reconnaître que si la vue de toutes ces collines littéralement envahis de bâtisses colorés et faîtes de bric et de broc ( tôles, bois, ferraille, contre plaqué, béton ) a un certain charme, de près c'est un peu écoeurant tellement il y a de détritus et de crottes de chien. 
Splendeur et décadence...

Cela me rappelle un peu Lisbonne avec tous ces graffitis sur les murs, ces ruelles aux escaliers escarpées, et l'océan en toile de fond.
Une escale certe intéressante mais j'ai hâte de voir la vraie Amérique du sud : celle de la pampa, des lacs et  de la cordillère des andes avec ses volcans.
Cela sera dans 2 jours a Villarica après 10 h de bus de nuit.










samedi 22 octobre 2016

NAPALI COAST FEVER

Un mois déjà depuis mon départ ! Et pour fêter ça je me suis offert une journée vraiment mémorable : le Kalalau trail qui longe la Napali coast . 23 miles ( 37 km ) sur un sentier vraiment tortueux, défoncé, humide, jamais vraiment plat et parfois engagé.
Lever a 5h30, p'tit dej vite avalé puis 2 bus pour rejoindre le début du trail a Kee beach.
J'attaque le sentier a 7 h30 avec les belles lumières du matin sur la plage de Hanakapiai que je rejoins une heure après suite à un premier passage de rivière pied nus pour pas mouiller les chaussures, a ce moment là je pense encore a mon confort...


Premières averses, ce ne seront pas les dernières, il s'agit de la région la plus arrosée des États-Unis , 330 jours de pluie par an ! Une végétation abondante avec notamment des goyaves a profusion.
Le sentier est de plus en plus étroit et ne fait que monter ou descendre pour passer de vallée en vallée , parfois avec de belles vues sur l'océan dont on entend les vagues venir s'écraser contre les falaises.
 Je n'avance pas très vite, a ce rythme là je devrais faire demi-tour avant la fin, mais c'est aussi qu'en fait je ne sais pas si je serais capable de franchir les passages les plus délicats situés entre les miles 7 et 8, du coup inconsciemment je ne me presse pas.
C'est entre autres ces passages a flanc de falaises avec un a pic de 200 mètres au dessus de l'océan qui font que ce trail est classé parmi les 10 « most difficult and dangerous » aux states.


Je croise de moins en moins de monde, et ce n'est pas pour me déplaire, je suis un peu allergique a la foule en milieu naturel, par contre beaucoup d'hélicoptères survolent la zone, des touristes fortunés et/ou fainéants (500 dollars par personne...).
Je leur fait un gros fuck au passage, je trouve dommage que tout se monnaye et que même les coins les plus sauvages et inaccessibles deviennent la proie d'un business qui les rendent du coup visibles par tous ceux qui en ont les moyens et plus seulement par ceux qui en ont le courage et l'énergie...
J'arrive au premier endroit critique, je m'applique a ne pas regarder vers le vide et à bien assurer mes pas, cela passe crème et cela me donne confiance pour la suite. Les choses se compliquent alors car survient un passage sur 50 mètres environ avec uniquement de la terre, rendue glissante et fuyante par les pluies, de 50 cm de large, et avec juste quelques racines comme point d'assurage pour les mains. Pas le droit a l'erreur, je m'étais dit après mon ascension du Triglav en Slovénie ( avec beaucoup de vide et une via ferrata faites sans équipement ) que je ne ferais plus ce genre de conneries, mais malheureusement le gène du renoncement ne fait pas partie de mon patrimoine... Du coup je me lance, concentré et tendu a la fois, et ça passe !
Du coup avec la décharge d'adrénaline j'accélère le pas, je dois être de retour pour 19 h au plus tard pour le dernier bus, et je suis en retard sur le timing. Dès que c'est possible je cours et cela me permet d'arriver vers 13 h30 à Kalalau beach, le bout du sentier et un endroit vraiment « bounty », au goût de paradis et avec une ambiance a part. Une grande plage de sable blanc, l'océan déchaînée, le soleil et en arrière plan les montagnes effilées toutes de vert revêtue. On y rajoute des cascades au loin et des falaises abruptes avec des grottes mystérieuses.
Ce n'est pas pour rien qu'hollywood a investit le coin plusieurs fois ( james bond, king kong, jurassic park, 6 jours 7 nuits, ...)


Les photos ne rendent pas grâce a l'endroit, il faut y aller :-)
Il y a une sorte de camping sauvage avec une cinquantaine de personnes en tout et pour tout dont certains "résident permanent " attirés par cette vie sauvage dans un endroit magnifique mais hostile.
Quelques photos, une pause casse croute et en avant pour le retour.
Il se met a pleuvoir de plus en plus et cela me stresse pour le passage critique en terre qui sera encore plus glissant et instable.

J'y arrive assez vite, pressé d'en finir, et j'attaque le début le plus calmement possible. Quelques racines m'aident bien mais au fur et a mesure je me crispe de plus en plus,  je me recroqueville sur moi même en taillant des sortes de marches dans la terre meuble pour stabiliser mes appuis.
Les derniers 5 mètres sont terribles, en légère descente et en dévers, plus aucune racines, je suis obligé de planter mes doigts le plus profond possible dans la terre pour avoir un semblant d'ancrage au niveau des mains, je suis a la limite du blocage et un peu en panique, mais je n'ai plus le choix, il faut agir, et vite ! Ou alors faire demi-tour, et renoncer pour aujourd'hui ? Non, il faut y aller et je me lance...
Ça y est je suis passé ! couvert de boue et les muscles tétanisés. I did it :-)
La suite ne sera pas de tout repos, avec un sentier détrempé et des ruisseaux devenues torrent que je traverse sans me déchausser cette fois, plus le temps et de toute façon je n'ai plus rien de sec...
Sur le dernier le courant est vraiment fort et j'ai de l'eau jusqu'à mi cuisse, un bon coup de stress encore une fois mais j'en vois le bout et les derniers kilomètres au soleil couchant sont magnifiques.
Il est 18h30 quant j'arrive enfin, il fait nuit et j'ai marché plus de 10 h.
 Bref une belle journée.
Avec comme ingrédients de base : de l'inconnu, de l'isolement, de l'engagement autant physique que mental et de sacrés surprises  :-)

 Dans la forêt profonde.
 Sentier sauvage.
 Kalalau miles 10
 Kalalau beach
 Kalalau valley
 Passage chaud.
 Rivière a traverser.
 Flower power.
 Bain de boue
 Kee beach
 Miles 22
The end.


jeudi 20 octobre 2016

Oahu

Oahu terre de naissance de l'homme le plus puissant du monde actuel ( Barack Obama ), m'a finalement plus charmé que Maui ou Big island. Le mélange montagne déchiqueté a la végétation luxuriante + océan  bleu - vert avec plage de sable blanc + villa de luxe  avec palmier et decoration hawaïenne , ne peut que séduire. En plus pour une  fois j'ai pu goûter de près a ce qu'une telle île peut proposer a ses hôtes les plus aisés grâce a Nathalie qui m'a introduit dans son cercle d'amis et permis de faire un tour en bateau dans la baie de Keanohe avec le Captain Jim et une petite initiation au paddle board avec Keith le vieux loup de mer qui habite dans un tout petit bateau depuis 20 ans . Bon il a du me rechercher a la nage car le courant m'emportait et ensuite je suis tombé a l'eau , donc je vais rester a la marche et au vélo !
4 bouteilles de champagnes et 16 canettes de bières a 6 dans l'après midi, les américains savent boire et recevoir :-)
Le reste de mon séjour se partage entre baignade mais pas trop loin car paraît il des requins rodent parfois dans le secteur, randonnée pour prendre un peu de hauteur et tour a vélo dans des coins, cette fois je peux le dire , assez  paradisiaques ( Honolulu, Waikiki beach, Lanikai, Waimanaloa, ...)
Merci a Nathalie ( alsacienne native de Chatenois comme moi et exilée sur Hawaï depuis 30 ans ) et a son mari Mark, pour m'avoir accueilli pendant ces 4 jours, Mahalo !








lundi 17 octobre 2016

Wanderlust beer .

Eh oui il existe même du wanderlust a boire...Mais après tout la relation va de soi, vagabonder sans relâche donne soif, très soif !

Beach sunset reflexion.

Difficile de savoir si lâcher prise revient a laisser libre cours a tous ses instincts et a ses inclinations profondes ou prendre tout ce qui s'offre a vous sur un pied d'égalité sans rien refuser ou  laisser passer .
Ici dans ce repère de la cool attitude ( Praia : village de hippie et surfer sur Maui ) ma solitude attitude a du mal a cohabiter.
La barrière de la langue n'est pas une excuse , tout au plus un obstacle, encore faut il vouloir le franchir.
Mon ego souffre également du fait d'être entouré d'autant de voyageur et baroudeur a l'histoire mouvementée alors que je pensais m'attaquer a quelque chose d'original et inédit...
Il faut croire que dans un monde globalisé même l'aventure devient une banalité et un chemin ultra balisé.
Il faut être sur la route et ne jamais s'arrêter, loin des guides et autres points de vues répertoriés, sous peine de devoir partager et ne plus rien avoir d'unique dans ce qui s'offre a notre vue.
J'ai clairement du mal a partager, du mal a communiquer, du mal a consommer a tout va.
 Un coin magnifique lorsqu'il est envahi par la multitude en devient tout de suite beaucoup moins magnifique à mes yeux.
J'hésite de plus en plus sur le ton a prendre dans ce blog, entre le catalogue touristique, le reportage d'anecdotes ou l'analyse psychologique...
Tout comme j.hesite sur la suite a donner a mon périple, aller vers un maximum de solitude, d'originalité et aussi d'économie, ou chercher la convivialité et l'accumulation de choses « top best seller..»  sans me freiner sur les petits plaisirs ?
Toujours est il qu'après plusieurs heures passées sur la plage je constate qu'une chose aimante tout le monde quelque soit son passé ou sa catégorie social : le coucher du soleil au bord de l'océan. Cependant les vagabonds solitaires ont cette chance de pouvoir y assister a leur guise chaque jour , autant de temps qu'il leur plaira et sans être gêné par les exclamations d'émerveillement des touristes aux alentours. Oh it's so amazing ! So good ! Wonderful ! Le vrai roots n'a rien ou si peu mais les instants magiques restent gravé en lui plus que chez aucun autre , il retournera toujours sur le même spot, y boire sa bière ou y fumer son joint, comme la tortue sur la plage de sa naissance...
J'en ai vu des dizaines, juste posés, des heures entières, a regarder l'océan , ses vagues, et l'horizon...







jeudi 6 octobre 2016

Aloha Hawaï

Je suis arrivé sur l'ile de big island a Hawaï un peu comme une épave venant s'y échouer, tellement fourbu de fatigue après cette première semaine américaine très dense.
Pas de vahiné ni de collier de fleurs a l'arrivée, tout se perd.
J'y suis en colocation dans un superbe appartement proche de Kona en compagnie d' Arnaud un ami qui va participer au mythique triathlon ironman de l'île, ainsi que de Valentine son amie et Antoine un autre ami. Pour moi c'est le grand luxe après la frugalité et la rusticité de ces derniers jours.
Si l'île en elle même n'est pas forcément aussi paradisiaque que les cartes postales le laissent croire il n'en reste pas moins que la faune et la flore y sont luxuriantes , presque un jardin d'eden avec de nombreux oiseaux dont le chant nous réveille le matin, des lézards qui viennent jusque dans nos chambres, des poissons colorés visibles simplement en nageant au bord des plages et même des dauphins et tortues de mer avec un peu de chance. Les palmiers, fleurs et fruits exotiques ne sont pas en reste...

Quand au climat, il est très variable selon les endroits et l'on peut passer d'un soleil torride a une pluie tropicale en un rien de temps.

Les journées se partagent entre activités sportives ( rando vers les volcans, nage en mer ) et farniente.

Un côté sportif parfois un peu plus poussé avec notamment 15 kilomètres de footing en partie sur d'anciennes coulées de lave pour rejoindre un point de vue sur une coulée encore active de magma rougeoyant venant se jeter en plein océan. Petite la coulée quand même....
Ou encore un saut depuis une falaise haute de 10 mètres ( oui vraiment 10 , je ne suis pas marseillais ...) , décharge d'adrénaline garantie!
Un autre saut nous a d'ailleurs valu une invitation a boire un verre chez deux américaines, une mère et sa fille, sympathique mais sans suite.

Aujourd'hui au programme l'ascension du Mauna kea, le plus haut volcan de l'île, a tout de même 4200 metres ! La voiture nous menant jusqu'à 2700 environ. Avec comme récompense on l'espère un coucher de soleil mémorable depuis le sommet .

A voir dans quel état nous serons au retour surtout si l'on doit redescendre de nuit !

La suite au prochain épisode...





samedi 1 octobre 2016

Zion national park

Avant de m'envoler pour Honolulu j'ai réalisé une randonnée époustouflante depuis le parc national de Zion. Sportive la rando quand même avec bien 6 h de marche.
 Il y a sans cesse des variations de couleurs et de formes des roches ainsibqu'une une faune bien présente malgré la foule.
A cause de ma peur du vide j'ai évité la partie la plus aérienne ou depuis dix ans six personnes sont mortes... cela fait partie des contradictions de l'amérique, certaines choses sont hyper strictes et sécurisés et d'autres totalement libres.
Ensuite retour sur Las vegas pour y prendre l'avion.
J'ai galéré pour m'y repérer en voiture, du coup j'ai même roulé sur le fameux strip sans le vouloir, huit voies avec vue sur les hotels délirants tel le Bellagio ou le Caesar palace.

Pas de douche avant bien 24 h vu que je vais passer toute la nuit en avion ou en aéroport. Deux burgers bien dégueu comme repas vu que j'ai pas le budget adéquat pour un resto et que les supermarchés sont rares.
Je suis une nouvelle fois obligé de constater que je suis beaucoup plus a l'aise dans la nature qu'en pleine ville.
Je n'ai même pas joué aux machines a sous ! Plus de sous a perdre avec tout ce que les américain m'ont déjà pompé...