vendredi 25 novembre 2016

La Casona de Odile

La Casona de Odile.

Calme, luxe et volupté...
Le calme d'un hamac entre deux bouleaux dans un parc verdoyant et ombragée, le luxe d'une vue sur les pics montagneux aux alentours encore enneigés et la volupté d'une bière maison le soir au coin du feu.
Voilà pourquoi cette auberge d' El Bolson est la meilleure depuis mon départ,  grâce aussi sans doute à la compétence et la gentillesse de tous ceux qui y travaillent, Antoine le noctambule et Xavi le matinal en particulier.
Voilà pourquoi j'y suis resté une semaine.
Et tout cela pour seulement 12 euros par nuit, finalement le luxe n'est pas cher...

Au fait pourquoi de Odile ? Tout simplement du prénom de sa première propriétaire, une française expatriée en Argentine depuis 1983.
Et un prénom a la résonance toute particulière pour moi...

Actuellement c'est Marcel, un allemand expatrié, qui gère le tout. En plus d'Antoine un belge et de Xavi un argentin élevé en France, on y trouve aussi deux brésiliennes, une casona vraiment international :-)

J'y ai alternativement chargé puis déchargé les accus a travers des journées passées a me reposer et 3 journées de trekking bien remplies.

J'ai tout d'abord fait l'ascension du Cerro Piltriquintron, 35 km en 9 h, dont le sommet situé à 2200 mètres est réellement impressionnant du côté face ou l'on ne voit de lui qu'une forteresse rocheuse imprenable ( en tout cas pour moi ).
Le côté pile est plus abordable même si le final droit dans la pente est exposé aux chutes de pierres.
La vue d'en haut est a tomber par terre, 360 degrés et l'horizon a parfois plus de 80 km. Je n'étais pas franchement rassuré souffrant du vertige même si il n'y avait pas de risque objectif de chute.
Pour le retour ne voulant pas reprendre intégralement le même chemin j'ai suivi une sente d'animaux sur la fin, une bonne inspiration cette fois ci contrairement a 2 jours plus tard au Cerro Gordo...

En effet après une journée cocooning j'ai remis cela avec un trek de 70 km sur 2 jours entrecoupé d'une nuit dans le refuge du Dedo Gordo.

Le début est tranquille et longe le canyon du rio Azul aux eaux bleues-vertes. Juste un passage sur un pont suspendu pour avoir quelques sensations.
A 13 h je m'arrête manger au refuge Las Horquetas en compagnie de Betto son vieux gardien qui m'accueille avec un verre de l'apéro local : coca + fernet branca ; de quoi repartir du bond pied...
La suite se corse avec un sentier très pentue d'abord dans une végétation dense puis dans un long couloir rocheux.
Un peu tendu mais ça passe. Sur l'autre versant il reste parfois de la neige ou des zones marécageuses mais la descente est bien plus facile.
J'arrive au refuge vers 18 h, il n'est pas gardé et comme prévu je suis seul vu la difficulté de l'accès.
Je fait un feu dans le poêle, me lave dans la rivière et installe mon petit nid douillet pour la nuit. Après avoir mangé un bout j' assiste ensuite pendant une heure au coucher du soleil avec vue sur la vallée d'El Bolson depuis un mirador proche du refuge en sirotant une bière locale. Un de ces moments parfaits qui mérite bien des efforts et des sacrifices.
Après une nuit un peu frisquette je suis debout dès 6 h pour assister au lever du soleil et enchaîner avec la suite des réjouissances...
En fait ce sera une journée galère car a vouloir toujours en rajouter a prendre des sentiers à l'abandon histoire de pas faire comme les autres et bien on prends le risque d'atterrir nulle part et de chercher sa trace pendant plus de 5 h au coeur d'une forêt tellement dense que j'avançais parfois pour mieux reculer ensuite...
Mais bon j'ai assumé et d'une certaine façon aussi apprécié ! ( mes chaussures et mes jambes moins...).

Autant dire que le retour a la Casona de Odile fut laborieux mais apprécié :-)
Un îlot de paix et de sérénité, le premier hébergement dans lequel je me suis vraiment senti a mon aise.
Mais l'appel de la route  aura été le plus fort et je suis reparti le lendemain vers Esquel puis El Chalten pour de nouvelles aventures !

























mardi 15 novembre 2016

Chance, bonheur et privilège.














Nrj++ = pesos--
C'est ce que j'ai pu vérifier depuis mon départ et plus particulièrement ici en Argentine ou le tourisme prend de plus en plus d'ampleur et pas toujours dans le bon sens avec des tarifs qui explosent et un rapport aux locaux de plus en plus mercantile.
Un exemple de tarifs à Bariloche la capitale du tourisme andin : 3 euros la boule de glace, 5 euros la tablette de chocolat. Bref pas mieux qu'a Saint- tropez...

Après la route des 7 lacs vers Villa la angostura en vélo plutôt qu'en voiture de location (130 km) j'ai parcouru le parc national Los Arrayannes ( du nom de l'arbre tortueux couleur ocre qui le caractérise ) entièrement a pied plutôt qu'en mini bus ou en bateau.

Une journée de 35 km dans la forêt et en bordure de lac avec une nature enchanteresse.
Quelques courbatures et ampoules en plus mais près de 100 euros d'économies.

Il est vrai que je profite de mon vécu de sportif qui me permet de me lancer dans ce type d'aventures avec confiance grâce a une résistance physique et mentale forgée depuis plus de 20 ans...

Mais ce n'est pas qu'une question d'argent c'est aussi l'envie d'un tourisme différent qui sorte des sentiers battus, qui laisse de la place a l'incertitude et donc a la vraie surprise, qui parfois peut être mauvaise dans l'immédiat mais qui toujours restera en mémoire de façon marquante.

J'ai ainsi eu la chance de me perdre c'est à dire d'aiguiser mes sens et d'exciter mon appétit de découvertes inédites...

J'ai eu le bonheur de connaître la faim et la soif et donc le plaisir accru d'un bon repas une fois arrivé.

J'ai eu le privilège de pousser mon corps dans ses retranchements et donc de libérer des endorphines aux vertus reposantes.

J'ai surtout vu une nature argentine plus authentique et dirigé mes pas et mon regard là ou j'en avais l'envie et non là ou l'on voulait me l'imposer.


jeudi 10 novembre 2016

Deux rencontres...

De Bruxelles a Villa angostura...
Une rencontre des plus inattendues hier sur un chemin dans la forêt proche du lago Nahuel huapi.
J'etais un peu perdu et bien fatigué suite a une nouvelle rando a la hussarde lorsque une voiture s'arrête et son propriétaire se propose de me ramener a bon port.
 Au volant ,un belge de 80 ans émigré en Argentine en 1961 suite a un voyage en moto de Norfolk en Virginie jusqu'au sud de la Patagonie qui lui aura donné le virus des grands espaces.
Lorsque je lui ai demandé pourquoi tout quitter pour venir ici il m'a simplement dit que le monde lui était alors apparu comme suffisamment vaste pour ne pas avoir a s'entasser les uns sur les autres dans un petit périmètre.
A son arrivée, un petit village rustique de 300 habitants et 5 voitures seulement, depuis c'est devenu un lieu de villégiature chic auprès des argentins fortunés...
Et malgré toutes ces années il n'avait pas perdu son accent belge :-)

Auparavant c'est a un style différent de compagnie que j'ai été confronté, un peu plus virevoltant et au langage plus limité...
En effet, en marchant au bord du lac Nahuel, sur une plage de sable qui ressemblait plus a une lagune hawaïenne qu'a une bordure de lac de montagne. Je vois un jeune chien débouler d'une belle propriété attenante.
 Ma première réaction est la peur mais très vite je vois qu'il veut jouer. Certainement qu'il s'ennuie toute la journée a attendre ses maîtres. Il ne me lâchera plus pendant une heure, a tel point que j'ai dû ruser pour qu'il arrête de me suivre. Je suis passer par dessus une haute clôture grillagée.






Le pauvre aurai bien voulu m'accompagner jusqu'à Ushuaia :-)

dimanche 6 novembre 2016

Fire bird .

Argentina = mucho problemo = mucho aventura.
Mon arrivée en Argentine a véritablement lancée mon voyage sur le plan des galères et emmerdements. C'est énervant sur le moment mais c'est aussi pour connaître quelques mésaventures et autre contre temps sollicitant notre patience et notre capacité d'adaptation que l'on choisit des destinations moins codifiées et balisées.
Donc pour en revenir aux faits, après avoir dû patienter 4 h a la frontière, en arrivant a Junin de los andes ma réservation n'a visiblement pas été prise en compte et j'ai du me trouver un autre hébergement. A l'office du tourisme personne ne parlant l'anglais c'est finalement un jeune étudiant argentin qui dans la rue me voyant galérer m'a guidé vers un hôtel pas trop cher.
Ensuite, le lendemain,  l'hôtel ne prenant pas la carte et n'ayant aucun pesos argentin j'ai fait tout les guichets et  distributeurs de la seule banque du patelin sans réussite. J'ai essayé de négocier chez des commerçants mais on m'a dit de prendre un bus vers la ville de San martin pour y trouver une autre banque ( à 40 bornes quand même...). Problème, le bus aussi ne prend que du cash !
Bon, au bout de 2 h a tourner en rond un argentin me dit qu'une des agences de bus fait de fausses factures en débitant les cartes contre du cash en prenant un petit pécule au passage. J'accepte et youpi me voilà avec 800 pesos en poche ( environ 60 euros...).
Un peu énervé par tout ça je me lance dans une marche a la hussarde , c'est a dire tout droit dans la pente sans suivre de chemins.
5 heures plus tard je suis bien calmé, et j'ai goûté aux  joies de la Patagonie : paysages a perte de vues, vent ébouriffant et aucune âme qui vive...
Le jour suivant je décide de louer un vtt pour aller jusqu'au lac Huelafquen 25 bornes plus loin. Le seul marchand de cycle du coin me loue une épave ( de marque Fire bird :-) ) et me voilà parti !
Au bout de 3 bornes plus de goudron, au bout de 5 gros vent de face, au bout de 10 ça monte, et au bout de 15 le vélo commence a faire un bruit inquiétant...
Je continue en envoyant les watts et j'arrive enfin a la récompense avec une vue magnifique sur le lac et le volcan Lanin en arrière plan , avec son dôme de neige qui culmine a 3700 m.
Dans le sable au bord du lac je galère pour avancer et les craquements du vélo sont ahurissants, en fait la cassette s'est desserré et le moyeux arrière a perdu toutes ses billes de roulement.
Je continue un peu a pied au bord du lac sur un sentier, je resterai bien camper mais je n'ai aucun matos sur moi en dehors d'un peu d'eau.
Donc demi-tour et vaille que vaille, ça craque et couine de toute part.
Le vélo finira par m'emmener a bon port, totalement achevé,  brave bête quand même...

PS: N'hésitez pas a mettre des commentaires sur les articles de mon blog si vous en avez l'envie pour le rendre plus vivant.






jeudi 3 novembre 2016

Chili con nueve.

Chili con nueve , Chili avec de la neige !
Ces deux derniers jours au bord du volcan Villarica ( que je n'ai jamais vu ) ont été marqué par une sorte de retour de l'hiver avec des températures proches de zéro le matin et pas mal de pluie ( et donc de neige sur les hauteurs. )
Faute de pouvoir faire une belle randonnée je me suis contenté d'une ballade en vtt vers les lacs de Caburgua et Tinquilco. Ambiance tranquille et sauvage après le bruit et la foule de Valparaiso.
Suivi de mon premier asado ( barbecue sud américain ) le soir a l'auberge pour fêter la Toussaint avec les locaux.
Puis direction l'Argentine par un petit col sur la cordillère des Andes. Une Argentine qui se fait désirer suite à une grève des douaniers provoquant 4 h d'attente dans le bus...puis 10 km de piste en terre en descendant côté argentin. Visiblement ils n'ont pas le budget pour faire des routes goudronnées !
L' occasion de revenir sur cette entrée en matière sud américaine, un peu décevante en termes de paysages mais riche en rencontres avec notamment Cédric, le jeune snowboarder ; ainsi que Jeremy, un globe trotter a vélo qui finance son voyage en vendant les dessins que lui inspire ses découvertes.
Il est parti de Saint Malo il y a plus d'un an et compte poursuivre son aventure encore 9 ans !
Parler français m'a fait du bien après des jours passés a bafouiller  l'anglais et tenter de deviner l'espagnol...
Ils ont tous les deux ce petit grain de folie qui donne une saveur particulière à l' existence en plus d'être sacrément doué dans leur domaine respectif et ouvert à toute nouvelle expérience.
Une source d'inspiration pour moi pour la suite de mes pérégrinations.