vendredi 19 mai 2017

Voyageur un jour...

Six mois déjà de voyage lorsque se profile l'Australie. Depuis l'Afrique du Sud j'ai vadrouillé au sultanat d'Oman, à Dubai ainsi qu'en Nouvelle Zélande. La fatigue et la nostalgie de l'Alsace se fait parfois sentir mais pas de répit pour moi.

L'Australie est si immense, 16 fois la France. C'est à la fois une île, un pays et un continent.
La tentation était donc grande de prendre la route pour en parcourir toute la diversité. Entre désert, montagne aux bois d'eucalyptus, forêt tropicale humide, plage de sable blanc et falaise rocheuse déchiquetée par les vagues.

J'ai donc loué un van avec couchette et petite cuisine intégrée pour pouvoir dormir et manger ou bon me semble, la liberté et les grands espaces ! Plus de 5000 km de Sydney à Darwin en passant par Melbourne, Adélaïde et Alice Springs.

Longtemps seul puis accompagné de Sylvain, français de Martinique rencontré en chemin, baroudeur au long cours comme moi, avec plus de 80 pays à son actif. Et surtout une énergie positive qui irradie autour de lui. Elle lui vient d'une vie tourmenté qu'il a su sublimé pour ne pas devenir triste et aigri. Une belle rencontre riche en moments insolites et en discussions exaltés autour de nos expériences respectives et de nos points de vues politiques.
Nous avons ainsi passé trois courtes nuits dans la voiture et une sur la plage de Darwin , grimpé le rocher d'uluru au soleil couchant, cherché des croco dans les marais du Kakadu, nous nous sommes douché sous l'arrosage automatique d'un jardin, fait des abdos au son de Starboy, et bien d'autres choses encore...
( ah oui j'oubliai le passage de la tondeuse sur mes cheveux, coiffeur oblige !)

L'Australie est une sorte d'eldorado pour ceux qui cherchent à allier travail et évasion, tout y est très bien payé et nulle besoin de réelle qualification, j'ai croisé ainsi une multitude de jeunes, français pour beaucoup, venu pour 6 mois ou 1 an accumuler un pécule avant de partir sur les routes australiennes à l'aventure.
J'ai aussi rencontré Colin, un sud africain venu refaire sa vie après plusieurs échecs professionnels dans son pays. En une semaine il a trouvé un poste d'électricien pour 4000 euros par mois !
L'Australie est une terre d' accueil, car si vaste et si peu peuplé en dehors des grandes villes.
Cependant, concernant les aborigènes, je dois être honnête, je n'ai eu aucun contact avec eux. Tout d'abord ils se font rares et par ailleurs ils sont le plus souvent soit parqués dans des réserves inaccessible soir errant et désœuvrés dans certaines agglomérations du nord et du centre du pays.

Au cours de ces six semaines il y a eu tant de moments inoubliables, comme par exemple :

Voir des kangourous, koalas, crocodiles  dauphins et autres wombats ou diable de Tasmanie en pleine nature se mérite, mais lorsque cela vous arrive à l'improviste, le plus souvent à l'aube ou au crépuscule, le plaisir en est décuplé.

Voir les meilleurs surfers du monde sur la vague de Bells beach lors du Ripcurl Pro fut également une expérience incroyable, tant d'aisance sur des vagues de 4 mètres de haut vous donnerai presque envie de vous jeter à l'eau. Mais c'est oublier les récifs affleurants, le courant et parfois... les requins !

A mon arrivée à Sydney, la chose qui m'a marqué d'emblée est que tout le monde court. Partout et tout le temps. Le long des plages de Bondi et Manly et sur les sentiers des Blue Mountains bien sûr. Mais également autour de l'opéra avec son architecture en voile de bateau reconnaissable entre mille ou en pleine nuit sur le pont suspendu Harbour Bridge traversant toute la baie. Du coup, fierté oblige, j'ai craqué et je me suis remis moi aussi à la course à pied !

Mais le moment le plus marquant de mon séjour aura été la vision du rocher en grès rouge de Uluru, en plein centre de l'outback australien.
Un rocher sacré pour le peuple Aborigène et on comprend pourquoi. Si irréel et imposant ici au milieu de nulle part que l'on peut croire à une intervention divine, ou extra terrestre...

Juste avant de décoller pour le Japon, mon avant dernière destination je me dis que même une année ne suffirait pas pour découvrir toute l'Australie et la tentation est forte d'y revenir un jour. Mais comme c'était déjà le cas pour la plupart de mes destinations précédentes.
Voyageur un jour...





















mardi 2 mai 2017

Loch Ard.

L'inspiration venant à me manquer, j'ai décidé, une fois n'est pas coutume, de vous raconter une histoire, une histoire tragique pour le coup...

Il était une fois le petit poucet...
non je rigole !

Plus sérieusement, en passant par la Great Ocean Road entre Melbourne et Adélaïde, une côte faite d'abrupte falaises calcaires et de plages battues par l'océan, je suis tombé sur le lieu du naufrage du Loch Ard.

En 1878, au large de Mutton Bird Island, à 4 h du matin lors de sa dernière nuit de traversée depuis l'Angleterre. Et alors que les passagers avait passer la soirée à fêter leur arrivée prochaine à terre après 3 mois de navigation. Le clipper s'est mis à dériver dangereusement sous l'effet de la forte houle et du brouillard vers les récifs affleurants la côte jusqu'à sombrer sur l'un d'eux.
Parmi les 37 membres d'équipage et les 19 passagers à bord, seuls deux survécurent. Eva Carmichael, qui ne savait pas nager et s'était agrippée aux débris de l'épave, fut rejetée dans une faille où elle fut secourue par l'élève officier Tom Pearce. Tom qui avait passé 4 heures à se débattre dans l'eau, gravit difficilement la falaise et donna l'alarme, mais aucun autre survivant ne fut retrouvé et par la suite seul quatre corps furent repêchés. Des corps qui repose désormais dans le petit cimetière sur une colline en arrière du lieu du drame.
Eva et Tom étaient tous deux âgés de 19 ans mais, malgré les spéculations de la presse sur une supposée idylle, Eva regagna rapidement l'Irlande ( cette fois en paquebot) et ils ne se revirent jamais...
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas.

Je ne sais pas pourquoi ( peut être ce ciel tourmenté et ces vagues hostiles ?) mais en me promenant moi même sur le bord de cette falaise, sur cette plage au fond d'une crique isolée et dans ce cimetière, j'ai été pris dans l'ambiance et j'ai eu envie de rapporter cette histoire.

Les images ont du mal à transmettre le sentiment particulier que j'ai ressenti face à l'océan ce jour là, une sorte d'admiration mêlé à de l'angoisse...

Et l'aventure continue, une aventure à travers le monde parti d'une certaine frustration et qui aboutit à un paradoxe, celui d'une chose unique que l'on cherche à renouveler, encore et encore.