lundi 6 mars 2017

Omani brothers

Sur cette parenthèse  arabe de mon voyage j'ai voulu vivre au jour le jour,  le plus proche de la population  locale et ressentir ainsi au mieux les particularismes  d'Oman.

Cela a abouti  à quelques nuits difficiles dans ma Toyota yaris de location,  à quelques trajets hors piste en voiture quelque peu tendus sur des routes de montagne en terre et à des repas de cuisine  locale,  le plus souvent  Indienne ,  épicé et très  bon marché dans les " cantines"  des travailleurs bengali qui constituent  l'essentiel de la force  de travail du pays; à moindre  coût et permettant le développement impressionnant des routes et autres buildings gigantesques.

Mais je retiens surtout  tout ces brefs moments soit  de partages soit de solitudes.
Partage d'un café Omani ( c'est à dire corsé,  très sucré et au goût  épicé) et de quelques dattes  avec trois vieux villageois avant d'attaquer ma rando dans le Wadi bin awf.
Partage  d'une partie de Beach volley avec des jeunes sur la plage d' Al K juste avant le coucher du soleil.
Partage d'un bain nocturne dans un bassin,  réservé aux hommes..., issu d'une source d'eau brûlante près  de Nakhal.
Partage d'un sourire et d'un regard avec ses jeunes bergères sur la montagne  du Jebel shams auxquelles j'ai acheté  un bracelet en poils de chèvres tressées.

Solitude au sommet du Jebel shams,  au fond des gorges du Wadi shab ou encore dans ce village fantôme  niché au milieu de la falaise du snake  canyon.  A chaque  fois après  un long trajet à pied à suivre une vague sente sans carte et sans personne  d'autres que la compagnie  de quelques chèvres ou ânes sauvages perdus dans la montagne.
Mais une solitude stimulante qui vous recentre sur l'essentiel et vous donne à apprécier pleinement chaque pas,  chaque seconde.

Néanmoins si je devais retenir une seule chose d'Oman,  ce serait cette nuit sur la plage de wadi  shab. Une preuve que parfois oser aller  à la rencontre d'inconnus peut vous offrir une belle surprise...
En effet,  alors que je m'apprêtais à passer  une nouvelle  nuit sur le siège passager de ma voiture  afin d'économiser une nuit d'hôtel  fort coûteuse j'ai aperçu au loin sur la plage un groupe  de jeunes autour  d'un campement de fortune.
Au culot je vais vers eux et leurs  demande si je peux passer  la nuit à leurs côtés.
Ils acceptent fort gentiment et me prêteront même une de leurs tente et surtout me feront  partager leurs repas du soir et petit-déjeuner  accroupi en cercle sur un tapis à manger avec les doigts poissons grillés, brochettes  de moutons,  galettes trempés dans de l'houmous où dans du miel et du fromage blanc... Délicieuse soirée agrémenté d'une pêche nocturne et du sauvetage  d'un 4x4  trop ambitieux tanqué à la limite entre plage et océan dont les vagues commençais déjà  lentement à le faire  couler !
Au moment de se quitter ils m'ont dit que désormais  ils étaient tous mes omanis  brothers,  mes frères d'Oman. . .

A Oman la culture arabe authentique est encore vivace et cela dans un cadre naturel magnifique et en se sentant en confiance et sécurité chose devenue impossible dans beaucoup de pays alentours...

Bien sûr il s'agit d'une culture macho qui laisse peu de place à la femme et exploite quelque peu les travailleurs  immigrés,  bien sûr le pétrole  leurs facilite bien des choses,  bien sûr ils ont le culte du chef ( en l'occurrence ici le sultan Al Qaboos) et des grosses voitures ( des 4x4 V8 à chaque coin de rue de Mascate  la capitale !).

Mais ils ont aussi beaucoup de choses à nous apprendre  sur l'hospitalité envers les voyageurs, sur les valeurs familiales, sur le raffinement aussi   à travers leurs parfums,  étoffes,  mets de choix et autres jardins magnifiques en plein milieu du désert.
Ce désert qui les attirent,  et ces oasis qui les font vivre.  Deux faces opposés d'une même nature,  infernal et paradisiaque.












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