vendredi 2 juin 2017

Carnet japonais.



Le Japon est un endroit surréaliste, à la fois extravagant et ordonné à outrance, avec une population si prévenante mais aussi si distante, ancré dans une tradition séculaire unique au monde, et pourtant à la pointe de toute nouvelle technologie mondiale.
Le Japon est éternel...
Ou du moins l'on voudrait qu'il le soit, en tant que garant d'un certain sens de l'honneur et du respect d'autrui depuis longtemps oublié par chez nous...

Je suis tombé sous le charme.
Le charme de sa cuisine, le charme de sa culture, le charme de sa population féminine aussi...
Si délicate et si séduisante, si inaccessible aussi à première vue. Mais qui ne tente rien n'a rien...

Origami, kimono, ikebana, geisha, samouraï, sushi. Tout est ici élevé au rang d'art : s'habiller, manger, jardiner, se battre,...

A Tokyo j'ai voulu faire l'expérience d'un capsule hôtel, c'est à dire d'une sorte de lit-boite de 2m sur 1. Largement suffisant pour une crevette.
J'ai aussi été dans un bain public avec sauna et bassin chaud bouillonnant, les japonais s'y rendent pour décompresser après le travail. Avec leur habituel sens du travail bien fait il se récurre de fond en comble avant d'y entrer. Tout y passe, même les oreilles.

Après cette mégalopole tentaculaire j'ai voulu une ambiance plus intimiste en rejoignant kyoto. Bon ce fut tellement rempli de touristes que la tranquillité n'a pas été souvent au rendez vous. J'ai quand même trouvé quelques jardins secrets ou la nature est travaillé d'une telle façon que cela  vous apaise et vous amène à méditer sur le sens de toute choses...

A Kyoto j'ai surtout été accueilli formidablement au sein de la guesthouse Compass par Papa et Mama, un couple japonais qui vous offre le sake en guise de bienvenue et dont le petit jardin zen a côté des chambres donne encore plus de charme à cette escale chaleureuse.

De visite de temple en randonnée dans la montagne au pied des nombreux volcans du pays ( le mont fuji bien sûr mais aussi à Aso et kagoshima), de lieux de mémoire comme Hiroshima et Nagasaki en lieux de découvertes culinaires comme Kobe et son bœuf persillé de gras savoureux ou le marché de Tsukuji et ses sashimi découpé devant vous.

Au Japon le temps coule comme un long fleuve tranquille pour moi après mes expériences plus aventureuses des destinations précédentes.

Un temps souvent propice à une certaine forme de méditation/réflexion sur le sens de ce voyage, fuite ou quête ? Finalement peu importe car le vrai voyageur se passe de motif, il saisi le plaisir là où il se trouve et y mord à pleine dents.

Le temps n' est nulle part au monde aussi acceleré qu'à Tokyo dans les quartiers de Shibuya ou Shinjuku. Mais nulle part au monde vous ne vous sentirez autant au ralenti que dans un jardin japonais habillé de votre seul kimono après avoir passé quelques minutes dans le bain chaud d'un Onsen.
Luxe, calme et volupté...

" Que de temps passé en surface,
Que de temps à ne pas s’encombrer
Du temps et des étoiles tombées.
Que de temps passé en surface.
Je me voulais léger, léger
Du plaisir sans se retourner.
Ce plaisir ne m’allégeait pas,
la beauté n’avait pas de bras.
Je rêvais d’une vie de plumes,
Ignorais la stèle et l’enclume
Je balayais mes propres traces
Que de temps perdu en surface.
Que de temps passé en surface,
Que de temps à ne pas succomber
Au spleen et aux étoiles plombées.
Que de temps passé en surface.
L’éphémère était mon crédo
Et hier, à la mauvaise place.
Je n’aimais pas trop mon cerveau,
Mon corps envahissait l’espace.
Et puis j’ai vu bouger la surface
Tout le temps venant à déborder.
Je pensais ne pas y penser,
Oui mais nos pensées nous dépassent
Et j’ai glissé sur la surface,
Délesté de la légèreté.
J’ai compté les étoiles tombées
Et claqué le temps passé en surface.
Que de temps passé en surface.
Que de temps à ne pas s’encombrer
Du temps et des étoiles tombées.
Que de temps passé en surface."

En surface, Étienne Daho/Dominique Ane.




















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire